Charlotte Gingras

"Guerres" raconte l'histoire d'une famille dont le père, Nathan, réserviste pour les Forces Armées canadiennes, est appelé à partir en mission en Afghanistan. À travers le regard cynique de Laurence, 15 ans, et celui plus naïf de Luka, 9 ans, on assiste à l'implosion du noyau familial resté à Québec. Alors que Karine, la mère, disparaît de plus en plus dans son ressentiment envers l'armée, Laurence, l'aînée, prend en charge la gestion quotidienne de la famille, au détriment de sa vie personnelle et de ses études. Luka quant à lui s'enferme ans une violence qui ne lui est pas caractéristique. Au fil des mois, on voit leur descente aux enfers: les absences prolongées de Karine, la permission de Nathan, souffrant alors d'un choc post-traumatique, les batailles de plus en plus fréquentes de Luka, les crises de Laurence et les reportantes de soldats morts ou blessés au téléjournal de 18h. Puis, un certain espoir semble poindre. Jaime, qui admirait tant Nathan en tant que prof d'éducation physique se lie d'amitié avec Laurence et commence à l'aider avec son quotidien familial, à gérer la violence de Luka. Laurence devient comme une mère de famille avant le temps. Chacun des enfants se fait son opinion sur la guerre et ses raisons.

Les points de vue alternatifs dans "Guerres" permettent d'entrevoir la réalité selon les expériences propres à chaque enfant. "Guerres" nous montre non seulement comment une guerre à l'étranger peut affecter les familles des soldats restées à la maison, mais aussi ce qui se passe lorsqu'un seul membre d'une famille retient à bouts de bras son noyau déjà en lambeaux.

"Guerres" est un de ces livres qui reste avec nous bien après la fin de la lecture. Les personnages sont si tridimensionnels qu'ils pourraient bien être nos voisins. Les émotions, si fortes, qu'on les ressent toujours après avoir fermé le livre. Tombant à point, au moment de sa sortie, alors que le Premier Ministre Stephen Harper décidait de prolonger la mission du Canada en Afghanistan, c'est un récit qui restera tout de même intemporel puisque son propos principal est bien celui d'une famille cassée par ses guerres internes.… (mer)

I found this to be a very poignant and sensitive look at those awkward teenage years where children at the threshold of adulthood have such a hard time loving themselves, let alone their entourage. Mirabelle has gone through some particularly difficult moments with a needy mother and absent father: she resists forging an identity caught as she is by her negative perceptions. The themes are quite banal, but I liked the half-tones and the use of imagery to convey complicated emotions: from Mira's drawings to the Birdman who reaches out to her and her blind counsellor that heals her, each element is carefully weighed to present a soft but profound picture of a young girl.
Many of the images may seem trite to an adult, but I think would speak strongly to an adolescent. An altogether precious gem of a book - not to be flashed about, but to be treasured.… (mer)