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Marina Dédéyan

Författare till Les vikings de Novgorod

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Je me demande ce qui sortira de tout ça, conclut Tristan Le Meur. La Bretagne, terre de la résistance la plus farouche à l’Allemagne, victime la plus meurtrie des bombardements alliés, foyer ardent du communisme, pétrie de religion, éprise de liberté et revendiquant son identité. La Bretagne écartelée entre des forces contraires, ses enfants divisés.
(p. 388, Chapitre 84).


Le devoir de mémoire est une chose complexe. Pour moi qui ne suis pas spécialiste, c'est à la fois honorer ceux qui ont donné leur vie pour des idées dont nous nous revendiquons aujourd'hui les héritiers, mais c'est aussi regarder notre histoire en face, en acceptant qu'elle a des parts d'ombre et que de cela aussi nous sommes les héritiers. C'est probablement la difficulté de cette posture qui m'amène à tant m'intéresser, au travers des romans, aux périodes sombres de notre histoire récente. Ce livre était donc tout indiqué pour moi. Les romans sur ce sujet, l'attitude des Bretons en général et des indépendantistes en particulier, pendant la seconde guerre mondiale est un peu un sujet tabou dans les romans régionalistes, parce que cette attitude n'a guère été glorieuse. Loin de moi de faire des Bretons une engeance de collabos, il y a eu des maquis en Bretagne, et ils ont été très fréquentés. Je sais même qu'un de mes grands-oncles, Tonton Yves, en a fait partie, poussé comme beaucoup de jeunes de l'époque par son refus du STO. Mais les indépendantistes ont vu dans l'Allemagne un allié possible contre la France et son système jacobin. Breizh Atao (Bretagne toujours) s'entend toujours, mais cette expression conserve pour certains quelques relents de nazisme dont elle ne se débarrasse que pour ceux qui ne savent pas d'où elle vient.
Voilà ce que Marina Dédéyan se propose d'évoquer dans son ouvrage. Mais, et encore une fois, je ne suis pas historienne et très novice dans ces questions, j'ai été très embêtée par sa façon de présenter les faits et de les minimiser. A la lire, les indépendantistes n'ont fait qu'avoir des réunions avec l'état major allemand, ne profitant que de leur réserve de vrai café et de leurs beaux bureaux, puis ils ont sagement attendu qu'Hitler leur offre la Bretagne sur un beau plateau d'argent. Mais Hitler ne leur a rien offert, alors ils ont attendu, et puis ont été victimes des purges de l'après-guerre. Un peu facile et un peu simpliste. Alors, est-ce que moi aussi je suis victime du discours jacobin de la France ou est-ce que ce livre n'ose pas appeler un chat un chat? Je penche un peu pour la seconde hypothèse, et je suis donc très déçue par ce livre qui ne dit rien et ferait presque croire que tous les Bretons ont été résistants, sauf peut-être certains qui ont juste laissé passer la tempête.
Et pour ajouter à cela, l'écriture de ce livre n'est pas d'une très grande qualité. Je ne parle pas seulement de l'artifice littéraire des trois frères qui incarnent chacun une des attitudes possibles face à la bretonnité (parce que l'indifférence n'est pas possible, on se sent nécessairement attaché à sa Bretagne, n'est-ce pas?) et à la guerre (pacifisme, résistance et attentisme, la collaboration n'est tout simplement pas pensable, n'est-ce pas?), mais du style littéraire. Les longs discours exposant des pans entiers d'une histoire récente, entre deux personnes qui connaissent très bien tout cela, les longueurs, les poncifs sur la Bretagne (chaque arbre de la forêt qui a une histoire, les gentils nobliaux qui aiment et aident leurs paysans, et caetera, et caetera.). Et puis cette couverture mensongère, avec ses grandes vagues alors qu'il n'est pas peu près jamais question de mer dans ce livre, un titre intriguant et poétique, mais racoleur parce qu'il n'a pas vraiment de lien avec l'histoire. Cela fait beaucoup pour un même livre, où ni la forme ni le fond n'ont trouvé grâce à mes yeux.
Dommage, car c'est un sujet intéressant, passionnant même, mais ce livre ne lui fait pas honneur. Celui d'Hervé Jaouen, [Au-dessous du calvaire], qui parle du même sujet et qui ne m'avait pas paru complètement abouti dans sa démarche, m'a laissé un bien meilleur souvenir, celui d'un devoir de mémoire douloureux mais en train de se faire. A ceux qui seraient tentés de lire le livre de Marina Dédéyan, je dirais plutôt: "Prenez le temps de commander le livre de Jaouen, même s'il met quelques jours à arriver, c'est une lecture qui vaut vraiment cette petite attente, sa lecture en sera mille fois plus intéressante et agréable."
… (mer)
 
Flaggad
raton-liseur | Jan 3, 2021 |

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