Alphonse Karr
Författare till A Tour Round My Garden
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Verk av Alphonse Karr
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Tous les chemins mènent au livre… J’ai découvert l’existence de celui-ci en passant devant l’école primaire d’Etretat cet été pendant mes vacances. Car cette école porte le nom de Rose Duchemin. Les écoles ayant des noms de femme sont rares, et ce nom m’était inconnu. Heureusement, une petite explication sur le panneau même expliquait qu’il s’agit d’une femme ayant vécu à Etretat au XIXème siècle et qui a raconté sa vie rude dans un livre. Ni une ni deux, dès que je suis revenue devant les écrans, me voilà à faire une petite recherche et à commander ce livre aux éditions des Falaises, une maison d’édition basée à Rouen et spécialisée dans les livres régionaux.
Quelle ne fut pas ma surprise, en trouvant le livre en question, de le voir attribué à Alphonse Karr. Un nom que je ne connaissais pas non plus, mais pour faire vite, c’était un journaliste (au Figaro notamment) et un poète et romancier (dont on a oublié les poèmes et les romans). Mais un nom bien différent de celui de Rose Duchemin. A la lecture de la préface, il apparaît que l’on ne sait pas qui a écrit ce livre, ou pour être plus exact, on ne sait pas comment s’est faite la répartition des rôles entre Rose Duchemin et Alphonse Karr. A-t-elle écrit et Alphonse Karr a publié, a-t-il remanié un écrit pré-existant, l’a-t-il écouté et a-t-il tout écrit ? La troisième option semble la moins plausible, car le style d’écriture est très brut, loin de la plume habituelle d’Alphonse Karr (d’après les connaisseurs, dont je ne fais pas encore partie) et des standards de l’époque.
C’est donc une sensation étrange que d’ouvrir ce livre écrit à quatre mains mais on ne sait pas bien comment. C’est Rose Duchemin qui parle. Cela commence avec son mariage, dont on ne sait pas si c’est un mariage d’amour ou non, mais hâté par la conscription napoléonienne. Rose et Jean Duchemin sont des gens de peu et ils vivront toute leur vie à crédit, la recette d’une saison de pêche servant à payer le pain des derniers mois ou la barque qui a servi à pêcher. C’est une vie à toujours chercher comment joindre les deux bouts, et à réussir toujours à s’en sortir tout juste. Une vie où l’on avance, semble-t-il, un jour après l’autre, sans jamais pouvoir regarder bien loin devant et sans jamais penser à rien d’autre qu’à la survie immédiate. Une vie faite de plus de malheurs que de bonheurs, mais un chemin sur lequel Rose Duchemin a avancé sans jamais faiblir ni faillir.
C’est une lecture que j’aurais probablement un peu de mal à conseiller, sauf pour les gens qui ont un peu vu Etretat et qui connaissent les caïques que l’on échoue à chaque retour sur la plage de galets, grâce au système de cabestans qui est en photo sur la couverture. En effet, Rose Duchemin parle de sa vie et de toute une foule de particularités régionales sans savoir qu’il s’agit de particularités et donc sans les expliquer au lecteur (ce qui me fait penser que, malgré son nom sur la couverture, Alphonse Karr n’a pas beaucoup remanié le texte, car lui aurait su l’adapter à son lectorat essentiellement bourgeois et parisien). Le texte est donc un peu sec à lire, mais reste intéressant, notamment pour ce qu’il dit de ce que peut penser une femme pauvre de ce siècle.
Ce texte est suivi, dans le livre des éditions des Falaises, d’une nouvelle qui est cette fois bien de la plume d’Alphonse Karr (et donc très différente dans son style et sa facture). C’est aussi un texte marqué par les conscriptions napoléoniennes, mais ici l’amour, celui du pays (au sens de sa région, son village) et celui d’une femme, viennent s’en mêler pour faire d’une belle histoire une tragédie. Une nouvelle typique de son époque et qui, bien qu’oubliée, est bien agréable à lire et rappelle les grandes falaises blanches d’Etretat.… (mer)