Klicka på en bild för att gå till Google Book Search.
Laddar... Brouillons d'un baiser: Premiers pas vers «Finnegans Wake»av James Joyce
Inga taggar Ingen/inga Laddar...
Gå med i LibraryThing för att få reda på om du skulle tycka om den här boken. Det finns inga diskussioner på LibraryThing om den här boken. inga recensioner | lägg till en recension
Inga biblioteksbeskrivningar kunde hittas. |
Pågående diskussionerIngen/inga
Google Books — Laddar... GenrerInga genrer BetygMedelbetyg: Inga betyg. |
J'aime le vélo de route. C'est un sport de défi avant tout. Le défi cycliste a deux variables principales : la distance (et corollairement la durée) et la difficulté (les côtes). Plus c'est long, plus c'est haut, mieux c'est. Souvent j'ai tendance à aborder la lecture de la même façon. C'est moins une question de frime que de vue : après 140 km, en haut d'une route qui monte pendant 12 km dans une succession de côtes à 14-15 % d'inclinaison (merci Charlevoix!), le paysage est plus beau que nulle part ailleurs. Je ressens le même vertige au milieu d'un roman très long et très difficile, puis soudain l'oxygène, rare, fait planer. Il m'apparaît donc aller de soi que j'aie commencé Ulysse de James Joyce un matin de juillet en regardant le Tour de France. Ces Brouillons d'un baiser sont en quelque sorte une préparation pour cet obscur livre de la nuit que constitue Finnegans Wake.
• Un premier aspect qui m’a plu :
D'abord, ces Brouillons d'un baiser accomplissent parfaitement leur fonction d'introduction à cette masse d'opacité verbale qu'est Finnegans Wake. Les cinq vignettes sont autant de variations sur un baiser entre Tristan et Iseult. Ces personnages, tout comme le nombre quatre (la vignette 4 présente les quatre vieillards et les « quatre vagues d'Erin ») et cette curieuse entité Mamalujo (qui figure notamment les quatre évangélistes selon leur nom anglais : Mark, Matthew, Luke et John), la convocation de figures égyptiennes et la mobilité des identités sont aussi présentes, comme la coprésence de références érudites et populaires, mais dans un langage plus « audible » que celui du dernier roman du maître irlandais.
• Un second aspect qui m’a plu :
Le rassemblement même de ces fragments correspond assez bien à la composition de Finnegans Wake, roman circulaire et non linéaire de plusieurs façons. Darrieussecq remarque bien dans sa préface que « Finnegans Wake, bien avant l'ère multimédia, est un livre qui propose sans cesse des liens sur lesquels le cerveau clique - ou pas. » (Darrieussecq, Préface, p. 6) Plus précisément, devant l'amas de détours de langage, d'esprit, d'érudition, de références, le lecteur opère nécessairement une lecture sautillante, sélective, une sorte d'hyperlecture avant la lettre. Cette hyperlecture alliée à la structure circulaire du roman en fait pour ainsi dire un « canevas infini » que le lecteur peut déconstruire et reconstruire selon les éléments qu'il retient. Dans les Brouillons, leur succession jumelée à la reprise des motifs et thèmes et aux changements de figure des personnages et entités initient le lecteur à cette forme unique et déroutante, dont FW offrira une expérience extrême.
• Un aspect qui m’a moins plu :
Je pratique une religion qui reconnaît l'infaillibilité joycienne. Néanmoins, disons que nous restons tout de même sur notre faim. Ces cinq vignettes sont sans doute un peu minces et bien qu'elles préparent à la somme que constitue le livre ultime, un nombre conséquent de fragments eut été apprécié encore plus grandement. On notera l'absence du personnage principal du roman, Humphrey Chimpden Earwicker, bien que toute figure masculine s'y rattache. Ainsi sans doute d'Iseult et d'Anna Livia Plurabelle, principe féminin de Finnegans Wake.
• L’objet numérique :
Le présent livre présente les caractéristiques du livre numérique : modification possible de l'affichage et de la grandeur du caractère, possibilité de surligner, d'insérer des signets ou des commentaires. Remarquons également que le texte est protégé et qu'il est impossible de copier un passage sélectionné pour le coller dans un traitement de texte par exemple.
Sur le plan de ses fonctions hypertextuelles, notons d'abord la possibilité d'afficher la table des matières et d'y naviguer directement. L'accès aux notes en fin de volume ainsi que le retour dans le texte se fait en cliquant l'appel de note; les liens vers des sites Web extérieurs se font aussi par un clic. La recherche en texte intégral rend inutile la présence d'un index. Notons l'absence d'indication de fréquence lexicale ou de toute analyse stylistique, ce qui en l'occurrence eut pu être fort utile pour l'exploration d'une œuvre mettant de l'avant un travail pointu sur la langue. Enfin, le lecteur a la possibilité de glisser d'une langue à l'autre par un simple clic en fin de paragraphe. Le passage d'une langue à l'autre se fait ainsi de façon plus fluide et le lecteur peut se concentrer et s'immerger dans une langue à la fois et vérifier au besoin la traduction ou le texte original, mais l'on perd à mon sens un avantage offert par la version papier : la coprésence des deux langues (anglais sur la page de gauche et français sur la page de droite) qui permet une lecture simultanée et une optique comparative facilitée.