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Laddar... Les 50 mots-clefs de l'ésotérisme (utgåvan 1981)av Michel Mirobail (Författare)
VerksinformationLes 50 mots-clefs de l'ésotérisme av Michel Mirobail
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— Mirabail, l’ancien thésard devenu docteur, a persévéré lui aussi. Son propos est plus ambitieux, du moins en extension : sous la forme, inhérente à la collection, d’un vocabulaire aux longs articles, il a composé une encyclopédie de l'ésotérisme, dont, sous quelques réserves, il ne méconnaît pas l'identité foncière avec l'occultisme. (Il me souvient d'en avoir disputé avec lui lors de sa soutenance.) Ainsi peut-il donner la mesure de son talent philosophique. J’admire son courage non seulement de s’avouer occultiste, mais encore de se déterminer, sur des points débattus et parfois capitaux, en fonction d’un enseignement particulier, celui de son maître Aïvanow, à qui sa thèse (j’aimai ce panache) était dédiée. Mais la spécificité de l’école n'enfreint pas les vérités traditionnelles, sauf peut-être à propos de la réincarnation, où l’on eût apprécié que d'autres interprétations fussent avancées. (Par exemple, les états posthumes de l'homme peuvent se situer ailleurs que sur ta terre, et même le mot « ailleurs » peut, s'agissant de certains états, être dépourvu de signification.) Une réhabilitation ou plus exactement une discrimination prudente du spiritisme qui le réhabilite en partie, ne manque pas non plus de bravoure, et, cette fois, défie nombre d’occultistes (je crains pourtant que les dangers d'un contact avec les « écorces astrales » soit sous-estimé, ou trop peu signalé) ; ni sa sévère critique du guénonisme qui fit et fait encore des ravages. Comme chez Riffard, mais Michel Mirabail disposait d’une plus large place et d'une plus grande maturité personnelle, l'érudition ruisselle et le bon sens s’exerce à merveille, entraînant. Cette encyclopédie de l’ésotérisme, ou de l'occultisme, m'enchante, c'est bien le moins entre magistes ; elle m'enthousiasme, c’est bien le moins entre théosophes. Du moins très généralement. Car, si je me refuse au jeu assez déloyal de discuter le choix des vocables et m’incline devant le choix des auteurs (d’autant que les classiques sont présents), quelques opinions m’inquiètent.
Ainsi, C.-G. Jung et Henry Corbin bénéficient d’une indulgence qui rompt la cohérence doctrinale du livre. « Egrégore », dans l’article de ce nom, connoterait comme d’évidence et sans référence, une sorte d’âme collective dont le concept reste aussi vague que le rapport, fabriqué par Guaita dans la mouvance d’Eliphas Lévi, ni l’un ni l'autre cités, de la notion et du terme. Guaita surgit ici, mais son Problème du mal ne figure pas — regrettable lacune — dans l’article « Mal » dont je ne suis pas sûr que s’y tienne une position conforme, dans son principe, à la Tradition. Et puis, deux détails, par exemple : l’ordre du Temple piège Mirabail comme il avait piégé Riffard, et l’article « Baphomet » mélange la légende et l’histoire : l'ésotérisme du Temple n'est pas celui que l’on prétend tirer d’aveux insincères et les Templiers n'adorèrent pas davantage aucun « Baphomet » (ce mot réfère à leur prétendue islamisation) qu'ils ne se livrèrent à un culte génésique. Second détail : Michel Mirabail utilise le livre d’Henri Sérouya sur la kabbale. Il n'est pas le seul, hélas, mais cette tache frappe dans le cours d'une bibliographie éclairée. Or, Sérouya rationalise la kabbale et il ignore non seulement la valeur de la « kabbale pratique » mais le sens de cette expression ; en outre, il ne savait guère d’hébreu et ignorait le chaldaïque. En revanche, quand les études de Puech sur le gnosticisme passent à l'étrille, c’est la justice qui passe.
Je reviens à l’éloge. L’expérience ésotérique est celle de l’éveil d'une conscience à son principe et le recouvrement par elle dans ces instants privilégiés de sa nature profonde. Par là-même l’expérience illuminative, extatique, est d’abord l’aboutissement d'un cheminement intime, le secret d’une conscience transfigurée. La science ésotérique est partout la même et fonde la pédagogie de toutes les initiations. « Elle est aussi une science objective parce qu’elle jalonne tous les cheminements, toutes les quêtes de Dieu. » Il y a des « isomorphismes de structures », des « homologies symboliques » qui articulent les grands ensembles ésotériques. La démarche de Mirabail se trouve ainsi constituée en un ésotérisme comparé. La formule plaira aux pédants, les autres savent que c’est l'ésotérisme tout court. Or, l’ésotérisme comparé ou non, révèle la profonde unité qui relie le tantrisme, la kabbale et le soufisme, par exemple sur la question de Dieu, de l’homme, des corps, des couleurs, des cycles, du monde. Elle montre « l’universalité des thèmes ésotériques derrière les spécialités d’une époque » : ainsi pour l'occultisme, la magie, l’alchimie, l’astrologie, la chiromancie, le spiritisme, les tarots, la démonologie, les pantacles (pourquoi n’avoir pas marqué la différence entre le « pantacle » et le « pentacle » qui est l’étoile à cinq branches?), la physiognomonie, la géomancie.
De l’initiation : Toute pratique exercée sur le déchiffrement des symboles, les herméneutiques contemporaines de l'exégèse à la psychanalyse, détiennent en partie leur pouvoir de leur raccordement à la fonction initiatique elle-même : quand bien même elles s’en défendraient ou feraient figure, « pour les ésotéristes » (devinez qui !), de « contre-initiation ». Les trois critères habituels de l'initiation : la qualification du disciple, la chaîne des maîtres et la présence des rites doivent être entendues en un tel sens qu’ils « ne frappent pas d’ostracisme les candidats à l’évolution, et qu’ils n’immobilisent pas le renouvellement des formes de la transmission du Sacré ». Enfin, la Tradition dont Mirabail repousse une notion pour ainsi dire mécanique (ah ! l’ésotérisme des ingénieurs vaut leur philosophie), la Tradition a ses racines profondes « dans les plans subtils de l’être ».
Voilà qui est parfait. Riffard initiait intellectuellement à l’initiation, Mirabail y fait progresser. Rien n’est meilleur.
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Privât