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> LA SYMBOLIQUE DU RÊVE, ar Gotthilf Heinrich Schubert, éd. Dervy , — Médecin, passionné de littérature romantique et de minéralogie, l’allemand Schubert (1780-1860) donne à Dresde en 1808 ses fameuses conférences sur « Les aspects nocturnes des sciences naturelles », où sont en germe les thèmes de La symbolique du rêve, publié en 1814. « En rêve, et déjà dans cet état de délire qui précède le plus souvent le sommeil, l’âme semble parler un tout autre langage qu’à l’ordinaire ». Universel, symbolique et ironique, le langage originel, qui se manifeste également dans la poésie, la prophétie et le mythe, a sa source dans la nature, en tant qu’Esprit divin. Ce lien a été rompu par la « Chute primordiale ». L’homme a perdu sa capacité à déchiffrer la nature comme message, et l’a entraînée dans sa chute, dénaturant son expression au point que seuls le rêve et la poésie continuent à la balbutier. Vestige divin, le rêve se rattache aussi à la « partie honteuse » de l’âme, soumise au système ganglionnaire qui règle la vie végétative, dont le sommeil. Il est ainsi doué des meilleurs et des pires attributs. De la glorification de ce que Carus ne tardera pas à appeler l’INCONSCIENT, à son rejet outré lorsqu’il apparaît sous un aspect qui l’apparente aux « pulsions » freudiennes, Schubert termine par une apologie du Christianisme où doivent se résoudre toutes les contradictions suscitées par notre situation de créatures déchues. Les contradictions inhérentes à son ouvrage ne sont pas indépendantes des rencontres qu’il fit au cours de sa rédaction. La préface de P. Valette, dont s’inspire cette note, est une excellente introduction à l’oeuvre, dans le contexte de la « Naturphilosophie » héritée de la Renaissance (Paracelse, Jacob Bôhme).
—Revue Française de Yoga, (17), Janvier 1998